La Proie du Papillon: Les plus dangereux prédateurs sont ceux qui aiment (ROMANS) (French Edition) by Stéphane Soutoul

Auteur:Stéphane Soutoul [Soutoul, Stéphane]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2016-02-23T23:00:00+00:00

Chapitre 22

Alors qu’elle m’était complètement sortie de l’esprit arriva la soirée de gala organisée en faveur des orphelins de Syrie. Ne vous faites pas d’illusions à mon sujet : les causes charitables m’indifférent au plus haut point. Cependant, ce genre d’événement est l’occasion rêvée pour le gotha new-yorkais de briller de mille feux sous les projecteurs des médias.

J’avais naturellement tenu à participer à cette réception dont les fonds seraient reversés à une organisation caritative. Il faut se montrer dans les soirées qui attirent des gens influents et à la main posée sur le cœur. Faire partie de leur cercle fermé génère des retombées positives pour mon image de marque, sans parler qu’il est possible de nouer des contacts privilégiés avec les nantis désireux de s’acheter une bonne conscience en se séparant, bons princes, de quelques millions de dollars. Autant de clients potentiels susceptibles de faire appel à mon savoir-faire en matière de marketing.

À croire que la tranquillité d’esprit a un prix.

Pour ma part, me consacrer à mes affaires en cours était une manière comme une autre de ne plus penser à Marco. Ce dernier n’avait pas donné signe de vie depuis son retour de week-end. Deux jours que j’attendais ! J’interprétais ce silence comme une provocation explicite à laquelle je me refusais à répondre. Ce salaud finirait bien par revenir vers moi afin de me fournir des explications.

Philippe arrêta la limousine pile devant le hall d’un immeuble érigé sur Broadway. L’édifice, classé monument historique national, avec ses façades illuminées et divisées horizontalement en trois parties, appartenait au riche industriel qui accueillait la ribambelle de prestigieux invités. Une joyeuse pagaille animait les environs ce soir-là, ce qui ne changeait guère des autres soirs : l’avenue la plus célèbre de New York est le théâtre d’une perpétuelle effervescence, de jour comme de nuit.

Caméras et appareils photo se braquèrent instantanément sur moi dès lors qu’un portier m’aida à descendre du véhicule. Le commun des mortels allait en prendre plein les mirettes : je portais une longue robe de créateur fendue sur le côté qui épousait avec élégance les courbes de ma silhouette. Le noir restait ma couleur de prédilection pour ce chef-d’œuvre de satin aux épaules dénudées. Mon décolleté avantageux révélait, quant à lui, les rivières de diamants qui ornaient mon cou et mon poignet. Des Versace aux talons vertigineux ainsi que mon opulente chevelure brune lâchée sur mes épaules complétaient une tenue se voulant à la fois chic et voluptueuse. Mes retrouvailles avec la presse méritaient ce qu’il y avait de plus beau et de plus cher.

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